Le sens émerge dans le câlin du silence

Si vous aimez la musique, vous n’êtes pas sans savoir que le silence en constitue un élément important, autant que les notes.

Le silence musical est une valeur temporelle qui permet, en musique tonale, de séparer et de différencier les sons afin de mettre en exergue leurs relations.” – universalis.fr.

Comme ses soeurs les notes sonores, le silence possède une transcription dans la notation musicale. Pour être précis, il existe 7 différentes durées du silence qui correspondent aux 7 figures de notes. Ce sont la pause, la demi-pause, le soupir, le demi, quart, huitième, et seizième de silence.

Un peu comme le silence en musique, le silence me permet de séparer le brouhaha dans ma vie quotidienne. C’est lui qui différencie le bruit ambiant du sens. “Je vois ce que tu veux dire“. Sa durée et sa qualité me permettent de sculpter, de verticaliser, d’approfondir ce qui précède, la phrase, le sens.

Le silence dans une conversation, c’est comme les blancs dans la page d’un livre, les ombres dans un paysage, la longueur d’un vin. Plus il est long et plus la perspective change. J’entends, je comprends et assimile différement ce qui m’est dit. L’important n’apparait vraiment que dans le silence. Le sens émerge dans le câlin du silence.

Mais quand le silence prend le dessus sur le son, quand l’équilibre de la balance entre les deux s’inverse, alors j’entre dans une autre temporalité. J’entre dans la méditation, dans le royaume du silence, dans l’univers entier. Ce qui est important et ce qui est vrai envahissent l’espace autour et en moi. Mon égo se rétracte pour laisser s’épanouir qui je suis vraiment.

Cette réflexion sur le silence et son rapport au son, à la musique, à la vie, découlent de ma rencontre avec Jean-Paul Dessy  à l’Arsonic de Mons en Décembre 2017. L’Arsonic offre dans sa “Maison de l’Écoute” un espace dédié à l’écoute fine et intime de la musique, et avec sa Chapelle du silence un espace de recueillement et havre de silence où reposer son esprit et ses oreilles. Non pas que je découvrais le silence, loin de là, car lui et moi sommes intimement liés depuis ma tendre enfance. Mais Jean-Paul y a apporté une coloration, ou plus tôt une sonorité particulière. En tant que violoncelliste, compositeur, chef d’orchestre, et concepteur de l’espace Arsonic, Jean-Paul a des mots qui résonnent très forts sur ceux qui aiment le silence:

“Pour se reconnecter à la part la plus silencieuse, la plus paisible et la plus heureuse de nous-même, il faut du temps. Il faut s’offrir du temps. Il faut offrir du temps à la musique. On accède alors à un autre espace, à une autre temporalité, à un autre espace-temps. L’Arsonic a été conçu comme un temple du non mental, du non espace-temps horlogé. Il permet d’entrer dans une dimension plus large de nous-mêmes.”

Jugez-en par vous-même:

Inspiré par Jean-Paul Dessy et le silence

Notes:
J’ai visité l’Arsonic dans le cadre d’une visite de sites à Mons qui ont bénéficié des fonds Européens (FEDER). Subjugué par l’endroit, j’y suis resté quelques heures alors que mon groupe poursuivait son parcours de visite dans la ville. J’ai entendu par trois fois Jean-Paul Dessy accueillir des visiteurs et ensuite les gratifier de ce morceau à son violoncelle ami (que j’ai filmé avec mon téléphone à la troisième et dernière fois). Entre chaque visite, je me suis cloîtré, seul, dans la Chapelle du silence où j’ai médité et esquissé le dessin. Entre Jean-Paul et moi s’est tissée une belle entente basée sur des valeurs communes. Que de sens ce jour là.

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I like silence to focus

13 December 2017, it’s a quarter past twelve. I am alone in a still empty conference center. I have the feeling of a cold and too big space. I don’t like that feeling before the start of a 2-day event where more than 150 communicators coming from all over Europe should engage into conversations about next year comm’s actions. The waterspouts that pound the ground and the stormy wind outside the large windows reinforce my feelings. My colleagues of the European Commission, Anne and Matteo, who organise the meeting should arrive soon. Participants and speakers will arrive in a couple of hours. Few time to change my feelings into another reality.

Silently I observe the large room. Its configuration. Hundreds of empty chairs around the lectern. The large screen on the wall shows a big Windows blue logo. Silence. I note that the walls are not suitable for drawing. Bad. I note that there is a lot of space available and the room is bright. Good.

I use the silence to focus. To center myself. To sense the space around me, its nuances. I try to sense what can follow. How my work as graphic recorder can help participants to enter more deeply into the topics that will be presented. How it can encourage them to open their minds and take an active part in conversations.

This reflection convinces me even more that I have to be visible; I will be in front of the audience. My visuals have be visible from afar; I will draw big. I have to try to warm up the atmosphere and minds; I will use warm colours.

With the help of a worker, who popped up at the right moment, we find large wooden panels in the stock. We install them against the wall in front of the audience, on the left of the large screen and of the lectern. From my position I can connect with the speakers and with participants. I install a roll of paper 4 meters long on the wooden panels.

Setup for graphic recording at the INFORM meeting

With a string, I hang on a corner of the panel a little snowman doll (to be disruptive, not to be too serious, and also because the holiday season is approaching).

My markers and pastels are ready. The setup is ready. I feel ready. What will happen is the best that should happen.

My colleagues enter the room. Participants some time later. The meeting starts.

Graphic recording: INFORM meetingClick the picture to enlarge it

Graphic recording: INFORM meetingClick the picture to enlarge it

The next day, Catherine and Frederic, two colleagues-friends, come to help me in the graphic recording of the parallel sessions that I cannot cover.

Graphic recording: INFORM meetingGraphic recording: INFORM meetingGraphic recording: INFORM meeting
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At the end of the 2 days, we have filled up meters of paper with our graffiti, the visual essence of all presentations, discussions and debates.

Being present from the beginning of the meeting, I have a huge fresco that sums up the two days:

Graphic recording: INFORM meeting
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Have my intentions (those of the previous day before everything starts) been reached?

I don’t know. But the comments that participants, speakers, my colleagues, shared with me during and after the event, make me think so. As well as the smiles and the sparkling eyes of some people (like Agnès, my boss) in front of the fresco.

I’m happy. Catherine and Frederic, my friends graphic harvesters, too. Anne and Matteo, my colleagues, too. A great collaboration.

I feel happy and grateful for what happened.

 

Notes:

The meeting brought together the two networks of communicators in Europe of EU Cohesion Policy, INFORM and INIO, and the expert groups of programme communication officers from two DGs of the European Commission, DG REGIO and DG EMPL. It took place in the Mons International Congress Xperience (MICS) on 13-15 December 2017. “Our graffiti”, the graphic harvesting material, are part of the final report that was shared with all participants. More than 80% of participants said in the satisfaction survey that graphic recording was useful for them.

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